Au plus profond du volcan en soi...
Partage d’un texte, qui résonnera pour vous selon là où vous en êtes
Pensée particulière à celles et ceux en période de transition, à la Croisée des Chemins… Celle qui permet, couche après couche, la dissolution de tout ce qui n’est pas Nous… Pipo l’Ego nous fera croire que non, nous ne « pouvons » pas… Oh que oui, il voudra nous tirer en arrière… Mais quand c’est le moment, juste, les rames que l’on agite à contre-courant n’ont plus d’utilité, puisqu’en réalité, nous sommes la Barque, qui traverse la tempête, et qui se laisse porter jusqu’au prochain rivage… Courage et Foi…- quand bien même elle peut être vacillante et Ô combien éprouvée-…♥
« Elle lisait. Oh oui, elle lisait ! Elle en avait besoin de ces théories bienfaisantes ! Elle s'en rendait compte... Elle y mettait du cœur... Oui, elle y mettait du cœur ...Mais quel cœur... ? Était-ce bien son Cœur, du Cœur, du Cœur qu'elle y mettait ? Comment Pouvait -on mettre ce cœur « là » d’ailleurs ? Oui, y- avait-il un « Comment », un mode d’emploi ? Alors, elle lisait, elle comprenait, elle analysait, elle décortiquait, elle réfléchissait, elle laissait infuser même ... ! Elle y croyait ... Elle s’imprégnait de tout ce qu'elle voyait, elle intellectualisait. Elle captait parfaitement. Oui, parfaitement. Elle saisissait le sens, le but. Elle saisissait cela ! Mais elle sentait qu'il lui manquait quelque chose... Et là, elle ne comprenait pas, elle ne comprenait plus. Elle regardait, lisait, analysait, décortiquait, et pourtant quelque chose lui échappait ... Elle se décourageait... Elle baissait les bras… Ceux s’agitant au rythme de son mental, en fait…
« J’y mets du cœur, tout mon cœur, vraiment tout, jusqu’à la moindre parcelle de ma peau, alors pourquoi ?! Pourquoi… ?! C'est pourtant beau et vrai ce que je lis, vois ...hein ? C'est pourtant beau et vrai …?! » - Et toi, que ressens tu ? Oui, que ressens-tu ? Que vis tu ? Que sais-tu ? Que ne sais-tu pas, même et surtout ? Ce murmure qui venait de parcourir son échine était une gifle, tout sauf figé. C'était puissant. Fort. Lumineux. Salutaire. Toutes les théories, les dires, les écrits, les vidéos, les images, tout à présent volait en éclat au moment même où ses vêtements se craquaient, se déchiquetaient... Tout était devenu trop petit... Elle avait voulu rentrer dans une case, dans plusieurs même...Oh, elles n'étaient pas factices ou vilaines ces cases ! Elles n'étaient juste pas elle! Elles n'étaient pas dénuées d’éclairages ! Mais en fait...elles n'étaient pas ressenties... Oui ! Ressenties ! Comment, alors, pouvait elle en saisir l’Essence, la pleine saveur, si elle même ne le ressentait pas, ne l expérimentait pas, ne le vivait pas, ne le transcendait pas ? Comment le pouvait-elle alors ? C'est dans le silence, la solitude, le chagrin, la douleur, la fulgurante descente qu'elle compris... Elle comprit au moment même où elle acceptait de s'autoriser à ressentir, à se tromper, à aimer, à détester, à pleurer, à rire, à cogner, à caresser, à toucher ...à toucher sa Plaie ...A la regarder saigner, à la regarder se vider de ses oripeaux cette plaie ...
Tout était à présent obsolète...Elle avait le choix. De regarder et rester arrimée au port, dans une sécurité si factice. Ou de plonger. Dans les vagues grondantes, assommantes. Elle avait le choix. Elle choisit. La Vie. Dans toute sa Suprématie. Dans tout ce qu'elle comportait d’atroce, de terrifiant (croyait-elle…) … Mais surtout d’époustouflant ! Ô combien épatant même ! Les vagues s’étaient muées en une lave Andésitique. Elle s'était démultipliée. Ses autres moi la sommaient de ne pas plonger dans ce volcan, elle allait se brûler, elle allait se consumer ! Elle n’en reviendrait pas !!! Non il ne FALLAIT pas qu'elle y aille ! Elle quitta tous ses vêtements, déjà presque lambeaux. A présent, elle était nue. « Ses » autres la retenaient, criaient, la dissuadaient... Elle n'entendait plus rien. Elle ne voyait plus rien. Mais elle sentait Tout. Elle sentait son Cœur battre. En cet instant, elle ne sentait plus que Lui. Elle le sentait vivre. Il lui disait que c'était un passage. Un cercle de feu. Et qu'elle avait tout le potentiel pour y plonger. Alors, elle épousa la lave. Elle se laissa embryonner au plus profond de cette chaleur. Sa peau et ses cheveux furent calcinés, dissouts. De l'autre côté de la rive, tout avait disparu.
Seule, Nue, dépecée, il n'y avait plus aucun paysage familier ... Simplement une lumière jusque-là jamais connue, ressentie. Elle ne l’avait vue, ni lue nulle part. Elle ne l'avait jamais entendue. Cette lumière-là, elle émanait, elle crépitait de son antre, Ô oui, de toute son Antre. Elle ressentait enfin la chaleur, et rien, aucun mot, aucune image, aucune vidéo ne pouvait décrire cet effet ... Dans le joyau de sa souffrance, elle trouva son Cœur. Sans chercher, sans comprendre, sans comment, sans mode d’emploi. Elle s'éloigna du volcan...Elle n’en avait pas peur. Il grondait, il éructait, et elle l’aimait. Puisque c'était elle aussi... Elle disait merci ! Le ciel était sombre et orageux ! Toute la puissance de la Nature se logeait au plus profond de son Être. L'ancienne peau se décrochait au gré de ses pas...Dans le ciel volaient des hirondelles...Et devant elle ? Qu'y avait -il devant ? Elle n’en avait pas la moindre idée, et elle s’en foutait. Là, Présentement, elle s’en foutait. Elle marchait, son Cœur l’accompagnait. C'était tout ce dont elle avait besoin... »
Nathaniel B - Alexia G
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